Le Coeur.
Il était temps de conclure mon périple avec le coeur même de l'Australie. Je suis partie avec un tour organisé, en bus, avec 20 djeuns. (principalement des français et des taïwanais). En voyant le guide monter dans le bus, allumer la musique et danser comme un beauf avec ses muscles tatoués et son regard volontairement perçant, j'ai pensé "Oh non pas ça". Quelques heures plus tard, ça n'avait pas manqué, j'étais complètement amoureuse.
Mais peu-importe. On a marché des heures et des kilomètres intenses de collines interminables, de haut en bas sur des rochers branlants, on a vu des paysages inimaginables. Kings Canyon, The Olgas, des sommets rouges déchiquetés, du fun avec les djeuns et des regards enflammés vers Heath le guide.
On a fait des feux de camp et dormi dans des Swags, des espèces de lit-tentes qui ressemblent à des sacs mortuaires en hyper comfortable. Il faisait seulement 2° la nuit dans le désert, autant vous dire qu'on se les ait caillés.
Puis, sur la route dans le bus, en plein milieu d'une conversation avec Ping la Taïwanaise, j'ai vu cette ombre au loin. Ayers rock, majestueux au milieu du rien du tout, immense... J'ai versé ma larme, car enfin je touchais au but, j'atteignais le coeur, le fond, le secret de mon voyage. C'était comme si j'arrivais à la fin de ma quête, comme Indiana Jones lorsqu'il découvre l'arche perdue, ou comme quand Uma Thurman tue enfin Bill dans Kill Bill. L'immense rocher, fort et serein, rouge, violet ou caramel selon le moment de la journée.
On a le droit d'escalader Ayers Rock, mais cependant les aborigènes nous demandent de ne pas le faire car c'est un lieu sacré pour eux. Chacun fait son propre choix...
Au bout de ces trois magnifiques jours, on est rentrés à Alice Springs, on a tous bu et le beau guide s'est révélé être un trou du cul comme c'était prévu depuis le début. (turlututu chapeau pointu).
Puis je me suis envolée, encore, pour Perth. Adieu centre rouge de l'australie, je reviens a la côte. la mer s'est jetée sur mes pieds comme pour m'engueuler de lui avoir préféré le désert. elle a trempé mes chaussures teintées de terre rouge. j'ai eu le coeur serré en quittant alice springs, je dois le reconnaître. Perth me fait penser a une ville balnéaire française. C'est cool, calme, mignon. Ping la corréene partait le lendemain sur l'étrange Rottnest Island, j'ai donc décidé de la suivre. Rottnest Island, ou l'île ultra mysterieuse. Tout est vraiment trop bizarre ici. IL y a des forêts hantées interminables avec des arbres qui ont l'air de sortir tout droit d'un film d'horreur, des falaises superbes et des quokkas , des espece de mini kangourous à tête de rat et complètement à côté de la plaque, genre shootés. On se déplace en vélo, et la route est comme un dos de serpent sur les collines. j'ai passe 5h a pédaler non stop , avec mon sac super lourd, et j'ai tellement eu mal aux fesses. sur la plage trônaient d'impétueux pélicans géants, et d'immenses raies hantaient l'eau de leurs ombres monstrueuses. Puis on m'a envoyée au milieu de nulle part trouver une chambre imaginaire dans un ancien camp militaire désertique. j'ai mis plus d' 1h a résoudre le mystère des chambres. J'étais tellement épuisée que mes nerfs ont commencé à lâcher et j'ai engueulé tous les quokkas sur mon passage. Voilà pour cette étrange île, qui était autrefois la prison dans laquelle avaient été enfermés des centaines d'aborigènes. Serait-elle hantée ?
Ici s'achève mon voyage, brusquement certes, mais en quittant le bush paumé pour la ville de Perth je me suis sentie comme un indien dans la ville. Les ados en talon haut, les magasins les lumières la circulation, le métro, les gens qui partent au boulot. Et moi au milieu, crasseuse et décoiffée avec mes chaussures rouges encore du sable du désert. Et me suis rendue compte que rien ne serait plus pareil. Que j'avais terminé mon voyage, qu'il était temps de partir.
AAAAH Bush, tu vas me manquer !